Rappelons pour débuter que la transplantation cardiaque est une opération consistant à remplacer un cœur défaillant par un cœur de donneur en meilleure santé. La transplantation cardiaque est un traitement généralement réservé aux personnes dont l’état ne s’est pas suffisamment amélioré avec des médicaments ou d’autres interventions chirurgicales.
Il s’agit d’une intervention complexe reposant sur la coordination des équipes médicales et une compréhension des processus impliqués, tant du point de vue du médecin que du patient.
Les préparatifs en vue d’une transplantation cardiaque commencent souvent des semaines ou des mois avant de recevoir le cœur d’un donneur. Observons le déroulement d’une greffe de cœur sous différents points de vue, afin d’en comprendre tous les enjeux :
Le rôle des médecins
Son rôle est bien sûr central et son expertise guide chaque étape du processus afin d’en assurer le succès et le bien-être du patient. Les progrès dans le domaine ont permis d’augmenter la survie post-transplantation (cf. Revue Médicale Suisse). Du point de vue du praticien, plusieurs problématiques se posent lors d’une greffe de cœur :
Il doit tout d’abord valider l’éligibilité du patient à la greffe, ce dernier est soumis à un bilan pré-transplantation qui va permettre d’observer sa santé globale, et surtout cardiaque. Ces examens permettent d’évaluer les fonctions du cœur, des poumons et d’autres systèmes de l’organisme.
L’équipe de sélection des transplantations cardiaques examine les résultats de l’examen et des tests afin de décider si une transplantation convient. Dans la mesure du possible, l’équipe soignante recherchera d’autres traitements de l’insuffisance cardiaque avant de procéder à la transplantation.
Les critères d’admissibilité à une greffe sont évalués de manière multidisciplinaire en tenant compte de différents facteurs, l’Agence de Biomédecine est l’autorité de référence en la matière et à mis en place les critères : En règle générale, vous pouvez bénéficier d’une transplantation cardiaque si vous avez moins de 69 ans, on vous a diagnostiqué une maladie cardiaque en phase terminale, comme une cardiomyopathie ou une maladie coronarienne, vous avez reçu un pronostic qui suggère que vous avez un risque de mortalité dans l’année à venir si une transplantation cardiaque n’est pas effectuée.
Ensuite, il est nécessaire pour les médecins de procéder à la sélection de donneurs potentiels. Durant sa recherche sur les listes nationales de potentiels donneurs, l’équipe médicale s’assure d’identifier un donneur compatible au candidat pour la greffe.
Trois niveaux de compatibilité entrent en jeu pour le cœur :
- La compatibilité hémodynamique qui permet d’assurer une circulation sanguine pour le receveur
- La compatibilité immunologique qui permet la compatibilité des groupes sanguins entre le couple donneur receveur.
- La compatibilité tissulaire qui consiste à comparer 6 antigènes spécifiques pour chaque individu. En d’autres termes, il s’agit de la comparaison biologique des tissus du donneur et du receveur.
De plus, le système HLA (Human Leukocyte Antigen), qui représente la carte d’identité génétique d’un individu, est un des critères de compatibilité pour une greffe. Cela va amener à la réalisation de tests immunologiques pour identifier les éventuelles incompatibilités et diminuer au maximum le risque de rejet.
Suite à la vérification de cette compatibilité maximale, le médecin procède au prélèvement du cœur du donneur. Il s’agit d’assurer la viabilité du cœur une fois prélevé, notamment lors du transport (cf. Agence de Biomédecine).
Source : Cincinnati Children’s
L'expérience du patient
Lorsque qu’un patient est orienté vers une transplantation cardiaque, il y a beaucoup à faire avant et après cette opération. Avant l’opération, il doit donc travailler avec l’équipe médicale de transplantation pour effectuer tous les tests et évaluations, et après l’opération, il devra continuer la collaboration avec l’équipe de transplantation pour que lui et son nouveau cœur restent en bonne santé.
La plupart des transplantations cardiaques sont réalisées selon une méthode dite orthotopique. Votre cœur est enlevé et le cœur du donneur est cousu à la place. Une fois le nouveau cœur en place, les principales artères du donneur – l’aorte et les artères pulmonaires – sont cousues au vôtre.
Le patient doit réapprendre à respirer avec le cœur implanté et est suivi par des kinésithérapeutes. La récupération post-opératoire est très importante pour apprendre à vivre avec un nouveau cœur, et se réalise de façon progressive. Néanmoins, la greffe cardiaque impose au patient de prendre un traitement médicamenteux durant le reste de sa vie, afin d’éviter le risque d’infection. Toutefois, la greffe cardiaque offre au patient la possibilité de vivre une nouvelle vie dans de meilleures conditions.
Les ingénieurs ont-ils un rôle dans tout ça ?
Aujourd’hui, le nombre de donneurs comparé au nombre de patients sur liste d’attente révèle la forte pénurie de greffons existante et crée une situation d’urgence pour les patients.
La médecine de la première moitié du XXe siècle a fait de plus en plus appel à la technologie et aux compétences des ingénieurs. Il existe de nombreux exemples de cette convergence capitale entre deux domaines spécifiques : la chirurgie et le génie mécanique. En moins de 50 ans (vers 1930-1980), plusieurs « couples scientifiques » (généralement un chirurgien visionnaire et un ingénieur aux compétences supérieures à la moyenne) ont concrétisé une « impossibilité » longtemps rêvée de la médecine moderne, telle que la chirurgie à cœur ouvert. Cette contribution se concentrera non seulement sur les détails techniques, mais aussi sur le « facteur humain » qui a caractérisé les protagonistes de cette révolution.
Les chirurgiens cardiaques et les ingénieurs sont donc naturellement des « partenaires » dans la conception du cœur artificiel, cette alternative qui permet de remplacer le cœur naturel défaillant par une prothèse cardiaque implantable qui reproduit les fonctions motrices du cœur natif.
Il s’agit d’un marché en plein expansion où le rôle des ingénieurs de Procope Medicals est de travailler à la réalisation d’un cœur artificiel totalement implantable qui viendrait se différencier de l’existant par sa taille, sa compatibilité avec le maximum de morphologies, et par sa totale implantabilité permise par la batterie implantable et rechargeable par induction, diminuant les risques d’infection. En collaboration avec les chirurgiens cardiaques du CHU de Nantes et son Laboratoire d’Anatomie, la réalisation de tests de compatibilité morphologique a permis la validation anatomique. Et cette année, la phase d’essais préclinique va démarrer avec la première phase d’implantation in-vivo de la prothèse, sur des animaux. Le rôle des ingénieurs est donc majeur et ouvre de nouvelles perspectives d’évolutions tant pour les médecins que pour les patients.
Sources :
https://www.fedecardio.org/je-m-informe/greffe-cardiaque-un-retour-a-la-vie/
https://www.dondorganes.fr/questions/64/dans-quels-cas-greffe-t-un-cœur
https://tpetransplantation.wixsite.com/cardiaque/compatibilite
https://www.dondorganes.fr/questions/67/existent-il-des-alternatives-à-la-greffe-de-cœur